En 1552, dans une enquête des États du Rouergue, Saint-Just est ainsi défini : « Ville close sur la rivière de Biau, bon pays, blés, vins, fruits, prairies, pâturages, forêt ». Tableau idyllique démenti par une autre enquête de 1771 qui révèle que plus de la moitié de la paroisse est pauvre et recense plus de soixante mendiants. Cette même enquête révèle qu’en années communes, la récolte (de blé) ne suffit pas pour nourrir la moitié des paroissiens et on n’a d’autre ressource que les châtaignes, les pommes et les toiles (tissage du chanvre).
Pour qui voit le village aujourd’hui, il est difficile de croire qu’il ait été chef-lieu de canton à la Révolution. Il y avait au milieu du XIX e siècle quelques 350 habitants dans le bourg et 1820 dans la commune (qui incluait le village de Meljac à cette époque). Les récoltes insuffisantes pour nourrir cette population entraînèrent un exode massif des Saint-Justois (Sant-Justòls en occitan).
C’est en 1906 que Meljac se sépara de Saint-Just pour devenir commune à part entière et c’est en novembre 1918 que le village devint Saint-Just sur-Viaur pour éviter les erreurs fréquentes dues au grand nombre de localités portant ce nom.
Histoire et patrimoine
HISTOIRE
Située entre Viaur, Céor et Giffou ...
Saint-Just était un bourg fortifié dont il ne demeure que l’ancien prieuré.
L’église actuelle est du XIXe siècle, elle possède un mobilier remarquable et un beau retable baroque orné, à l’origine, de trois tableaux.
Il est malaisé de dater la fondation de Saint-Just, la première mention écrite date de 1241, le lieu est alors propriété des Bénédictines du Monastère Saint-Sernin sous Rodez.
PATRIMOINE
Église paroissiale de Saint-Just
À son arrivée à Saint-Just, en 1826, le curé Colombié trouve une église gothique menaçant ruine, il n’aura de cesse que de convaincre le conseil municipal et le conseil des paroissiens de la démolir et d’en construire une nouvelle.
Ce sera fait en 1836 et c’est en 1873 que l’on installe à la place des tableaux latéraux du retable, les
statues des enfants martyrs de Alcalá de Henares (Espagne) qui sont les saints protecteurs de la paroisse : Saint-Just et Saint-Pasteur.
L’église de 1841 renferme des boiseries sculptées et un retable ancien.
Ancien Presbytère de Saint-Just
« Le prieuré de Saint-Just dépendait des religieuses du Monastère-sous-Rodez. C’est à l’origine du culte de Sainte-Tarcisse que cette abbaye diffusa à partir de Rodez. Le Puech de Rouet, montagne voisine, appartenait aux Templiers de la Selve. L’ancien prieuré fut vendu en 1793 comme bien national à Prion et à Calmès de Saint-Just. L’édifice, devenu presbytère, a de belles fenêtres à meneaux et une corniche à ondes du XVI ème siècle. »
Jean DELMAS (Directeur des services d’archives de l’Aveyron)
Eglise de Castelpers
Depuis sa fondation (certainement fin du Xe siècle), jusqu’à l’époque des Croisades, ce prieuré bénédictin connut une période florissante... puis vinrent les temps difficiles et la Révolution le supprima. La paroisse de Saint-Jean était une petite paroisse d’environ 300 fidèles, mais leur volonté et leur ténacité firent qu’ils posèrent la première pierre de la nouvelle église en 1849. Grâce aux dons des uns et au travail des autres l’église fut terminée en 1874.
Cette église est dotée d’un mobilier de grande qualité à l’image de son confessionnal du XVIIIe siècle classé au titre des Monuments historiques.
Le cimetière jouxtant l’église possède quelques pierres tombales très particulières (gisants).
Chapelle de Notre Dame de Rouquayrol
« Territoire ou fazenda partagé en 1241 entre Bonnecombe et le Monastère. La chapelle fut anciennement dédiée à Sainte-Tarcisse, puis à Notre-Dame (pèlerinage depuis le XVII ème siècle au moins). Belle église avec retable et statue de la Vierge du XVII ème siècle. Il y avait un service paroissial en cas d’urgence, bien que Notre-Dame de Rouquayrol soit unie à Saint-Just. Le territoire desservi comprenait : Naugens, Rouet, La Cantardie, La Fabrie, Le Serayet, etc... »
Jean DELMAS (Directeur des services d’archives de l’Aveyron)
Chapelle de Notre Dame du Roc
Cette chapelle de style pré-roman aurait, selon la légende, été construite au IXe siècle, sous le règne de Charlemagne, pour célébrer la conversion au christianisme du chef sarrasin. Une autre hypothèse place sa construction au XIIe siècle.
Elle possède une abside semi-circulaire à bandes lombardes, à l’image de celle de Sainte Sophie de Constantinople. Elle fut chapelle seigneuriale avant la démolition de l’ancien château féodal. Du haut de son éperon rocheux, elle domine trois vallées celle du Viaur, du Céor et du Giffou et protège le hameau et l’actuel château-manoir de Castelpers. Elle fut au cours des siècles un lieu très prisé de pèlerinage pour la protection des enfants, les maux de tête et aussi le dernier recours des conscrits, avant le tirage au sort.